Mininous

Mon allaitement….. et les autres.

Avant la naissance :

  • « Tu vas allaiter ? »
  • « Oui. »
  • « Bravo, c’est vraiment ce qu’il y a de mieux tu as raison. »

Se sentir encouragée dans son projet.

Ou, avant que je ne réponde :

  • « Il faut allaiter hein, l’allaitement, y a rien de mieux. »

Se sentir obligée d’allaiter sous peine d’être jugée, culpabilisée.

A la naissance :

  • « Tu l’allaites ? »
  • « Oui. »
  • « Félicitations c’est beau, on ne peut pas donner mieux à son enfant » ; « C’est beau une femme qui allaite » ; « Tu l’aides à préparer ses défenses immunitaires » ; « Tu lui fournis tout ce dont elle a besoin, tu la rassure, la réconforte, c’est du peau à peau à chaque fois et c’est bon pour elle et son développement… ».

Se sentir valorisée dans son choix et soutenue dans les débuts, qui ont été plutôt difficiles et douloureux.

Les premiers mois :

  • « Elle ouvre les yeux ? Mets la au sein. »
  • « Elle pleure ? Mets la au sein. »
  • « Elle doit avoir faim… Mets la au sein. »
  • « Elle a mal… Mets la au sein. »
  • « Elle n’a pas bu depuis 1h, mets la au sein. »
  • « Attention, elle a bu il y a juste 1h, ne lui donne pas le sein c’est trop tôt. »
  • « Donnez un sein à chaque tétée. »
  • « Donnez deux seins à chaque tétée. »
  • « Attendez au moins 1h30 entre chaque tétée. »
  • « Allaitez à la demande. »
  • « Elle est un peu trop au sein non ? »
  • « Tu penses qu’elle veut le sein ? Donne lui si elle en a besoin. »

Avoir l’impression que tes seins appartiennent à tous ceux qui te parlent par rapport à ta fille, se sentir perdue face aux diverses recommandations, avoir parfois (voire souvent suivant la fatigue) envie de dire m**** pour qu’on te laisse le temps de souffler un peu et de penser/décider quoi faire au calme.

A trois mois, avant la reprise du travail :

  • Se battre pour faire respecter un droit malheureusement méconnu : celui d’allaiter sur son temps de travail pendant 1h (2 X 30 minutes), jusqu’au 1er anniversaire de son enfant (avec une incidence sur le salaire, sauf convention spécifique). J’ai eu la chance d’avoir une place dans la crèche de mon établissement. Après presque 4h d’échanges de mails avec mon encadrement, j’ai réussi à obtenir la mise en œuvre de ce droit pour Moon et moi.

A 3 mois et 1/2, reprise du boulot :

  • « Tu l’allaites ? »
  • « Oui, j’ai réussi à négocier de pouvoir continuer à l’allaiter en journée. »
  • « Ah c’est top ! Oh non ça aurait été trop dommage pour la puce que tu arrêtes… C’est super que tu continues ! »

Être contente et soulagée que ton projet soit accepté par tes collègues.

@Soulef Ami

A 4 mois et 1/2, toujours au travail :

  • « Tu l’allaites encore ? »
  • « Oui. »
  • « Ah… » accompagné d’un regard désapprobateur.

Dixit la même collègue qui, il y a un mois, trouvait ça super…
Tu ne changerais pas un peu vite d’avis toi ? Ou ne te mêlerais-tu pas de toutes façons de ce qui ne te regarde pas ? Comment te dire que je ne compte pas m’arrêter comme ça et que ton opinion de toutes façons… je m’en fiche un peu (voire complètement.)

A 6 mois :

  • « Tu ne veux pas lâcher ta fille… »
  • « Ah bon ? »
  • « Bah oui, tu allaites ! »

Alors… ce n’est pas parce que j’allaite ma fille que je ne veux pas la « lâcher ». La preuve, je laisse avec plaisir mes proches s’en occuper et en profiter quand ils la voient et je la confie sans problème à la crèche.
Je la nourris, la berce, la réconforte si besoin. En fait, je suis juste sa mère, elle n’a que 6 mois et je ne vois rien de choquant à avoir envie de m’en occuper, d’autant que la semaine elle passe plus de temps avec les auxiliaires de la crèche qu’avec nous.
Mais j’estime faire la part des choses et penser au bien-être de Moon, avant les désirs des autres.

@Héloïse Weiner

Et depuis que Moon est née, j’ai le droit à une question récurrente, la fameuse :

  • « Tu comptes l’allaiter jusqu’à quand ?« 

Comme si ce que je faisais n’était pas « normal » et devait obligatoirement avoir une date de fin. Je me suis toujours sentie déconcertée par cette question au premier abord. Je ne fais que nourrir ma fille, répondre à l’un de ses besoins primaires et de la façon la plus naturelle qui soit (n’oublions pas que nous sommes des mammifères !). Je ne vais pas arrêter de la nourrir du jour au lendemain sous prétexte qu’allaiter n’est malheureusement pas socialement accepté au même niveau que le fait de donner du lait infantile au biberon. J’ai donc pris le parti de répondre que je ne me fixe pas de date, que cela dépendrait d’elle et de nous, ou que la veille de son bac me semble être un âge raisonnable, suivant mon humeur.

Tout cela pour dire que peu importe la décision que vous prendrez concernant votre enfant, vous serez malheureusement jugée.

Ma meilleure amie a opté pour le lait infantile au biberon. Elle a essuyé tout autant de remarques désagréables ou difficiles qui l’ont amenée à remettre plusieurs fois en question SON CHOIX, pour finalement parvenir à l’assumer sereinement (et son p’tit mec se porte comme un charme).

Sentez-vous libre de choisir de donner le sein, de tire-allaiter, de donner le biberon (ou tout autre contenant), ou de donner du lait infantile.

Soyez libre dans votre décision et fière, peu importe laquelle vous aurez prise et surtout, ne vous culpabilisez pas une fois votre choix fait. N’oubliez pas que c’est votre corps, votre enfant, votre éducation, vos droits, votre vie.

Parce que peu importe ce que vous choisirez finalement, l’essentiel étant de toutes les façons, que votre bébé reçoive principalement de l’amour et ça, c’est à consommer sans aucune modération, ni température idéale, ni délai à respecter entre chaque repas.

@Fanny Meyer

3 réflexions au sujet de « Mon allaitement….. et les autres. »

  1. Yeaaaaaaaaaaah! Je suis entièrement d’accord avec ton article ma Lili! Ca me fait rire parce que justement j’en ai préparé un sur ce sujet là aussi, avec l’autre version « quoi t’allaites pas?Mauvaise mère! »
    N’écoute que toi et que Moon, tant que vous deux ça fonctionne c’est l’essentiel. En revanche si pour le bac elle doit emmener sa gourde de lait maternel, on aura une petite discussion toi et moi :p

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    1. Tu n’as pas de regrets à avoir, c’est déjà beau d’avoir tenu 6 mois dans les circonstances qui se présentent aux mères allaitantes qui bossent, tu peux être fière 🙂

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